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Le blog de la Fête du Livre 2009 : "L'Asie des écritures croisées, un vrai roman".

dimanche 18 octobre 2009

« L'Asie des écritures croisées : influences, miroirs, croisements »

Auteurs présents : Kim Young-Ha, Volodine, Xu Xing, Minae Mizurama.

Le débat s'ouvre avec la question de l'influence des voyages sur l'écriture. Les auteurs sont donc interrogé sur leurs déplacements à l'étranger. Xu Xing nous parle de son premier voyage en Europe durant années 1980 qui a modifier sa vision de l'Occident jusque là "superficielle". Ce voyage dans des "pays développés" l'a, dit-il, "ébranlé". Il raconte ses conversations avec des intellectuels chinois qui ne sont jamais sortis de Chine, au cours desquelles il choque par ses critiques de certains aspects de la démocratie. Il évoque ensuite l'incompréhension qui caractérise les relations entre occidentaux et extrême-orientaux en citant le nom d'un article écrit par un amis, Un malentendu nécessaire, et en narrant une des anecdotes du dernier salon de Francfort au cours duquel la délégation chinoise a harcelé les organisateurs avec des remarques négatives.

Le dialogue s'oriente ensuite vers la multitudes d'influences que renferme l'oeuvre de Kim Young-Ha. Se déclarant facilement influençable, ce dernier y voit une des conséquence d'une intoxication au monoxyde de carbone lorsqu'il avait 10 ans, qui a effacé tout ses souvenirs. D'où cette sensation qu'il éprouve de "flotter sans point fixe". Sa première rencontre avec l'Europe a eu lieu en 1992, accompagné de sa petite amie étudiante en art il a visité il a visité tout les musées de peinture des villes traversées. Le roman qu'il a écrit à son retour en Corée, selon ses mots, "commence par David et se termine par Delacroix".

Minaé Mizumura enchaîne avec le récit de son installation aux États-Unis lorsqu'elle avait 12 ans. Ses parents, très occidentalisé, n'aimaient pas le Japon en partie a cause de son rôle durant la seconde guerre mondiale. Elle dit avoir pris conscience d'être Japonaise en arrivant au États-Unis, où elle fut frappé par le niveau de vie alors supérieur à celui du Japon. Ce déménagement l'aura en tout cas révélé en tant qu'élève : médiocre au Japon dont elle critique le système scolaire, elle a obtenu d'excellents résultats aux États-Unis. Elle s'attarde ensuite sur l'édification de sa culture littéraire; nourrie de classiques japonais que ses parents avaient ramenés dans leurs valises, elle découvre par la suite à l'université les littératures russe et françaises.

La parole est ensuite donnée à Antoine Volodine qui a résidé quelque temps à Macao. Ses premiers contacts avec l'Asie se sont fait dans les salles obscures, puis à travers les arts martiaux et la littérature.
Thuân prend ensuite le relais pour nous parler de sa découverte de la littérature qui débute avec la bibliothèque familiale, puis de son arrivée à Moscou à l'âge de 17 ans lorsqu'est lancée la perestroïka. Ce séjour fut pour elle une période de découvertes autant littéraires - Marguerite Duras par exemple - que gastronomiques - le fromage français, le poulet Allemand et ... McDonald's ! Soulignant l'importance de la lecture pour un écrivain, elle illustre ses propos par une citation de Marguerite Duras : "aimer, ce n'est pas copier". Elle entreprend donc de mettre en relief les caractéristiques qui distinguent son roman Chinatown de sa principale influence : L'amant de Marguerite Duras.

Kim Young-Ha évoque ensuite son dernier roman, L'empire des lumières. Un espion dormant Nord-Coréen reçoit, après 20 ans de vie en Corée du Sud, l'ordre de renter en Corée du Nord. Le roman narre les 24 heures de réflection qui suivent. Ce court résumé lui donne l'occasion d'évoquer les mutations constantes que connaît Séoul, où la plupart des vieux quartier sont rasés pour laisser place à des bâtiments neufs.

Xu Xing nous décrit ensuite ses pérégrinations de jeunesse, sa traversée de la Chine du Nord au Sud en vélo, ses 6 mois passés au Tibet qui lui rappellent un proverbe Chinois : "Parcourir 10 000 kilomètres équivaut à lire 10 000 livres".

On poursuit sur la Chine avec Antoine Volodine dont l'oeuvre évoque à deux reprises Macao, ce qui correspond à ses deux séjours. Il s'attarde sur les bouleversements qu'a connut la ville durant ce laps de temps.
Le débat s'oriente ensuite sur le temps, Minaé Mizumura déclare que le temps et la mort sont au centre du travail littéraire.

Lorsque le dialogue dévie vers les influences respectives de chaque auteur, Xu Xing prend la parole pour évoquer ses étude primaire au cours desquelles il fut particulièrement marqué par Mon oncle de Maupassant, et par la dénonciation du capitalisme trés présente dans l'approche des oeuvre littéraires au programme. Il avoue reconnaître son influence sur les écrits de la jeunes génération d'auteurs chinois malgré le fait qu'il ne se sente pas à l'aise dans ce rôle "d'écrivain le plus influent de sa génération" que même les textes officiels lui attribuent.
Minaé Mizumura, quant à elle, ne voit aucun lien de parenté entre elle et les nouveaux écrivains japonais qu'elle juge "indifférents à la dimension historique". Les traces de l'histoire ont de toutes façon tendance à disparaître au Japon en Corée et en Chine.
Kim Youn-Ha parle de Séoul comme d'une ville "amnésique", Xu Xing renchérit en déclarant que la politique de démolition/reconstruction menée en Chine à anéantit les singularité des villes chinoises.

Le débat se clôt avec une énumération par les auteurs des oeuvres issues de leurs littératures nationales qui conviendraient à un profane en la matière.

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