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Le blog de la Fête du Livre 2009 : "L'Asie des écritures croisées, un vrai roman".

samedi 17 octobre 2009

Écritures féminines



C’est devant des auteurs exclusivement féminines que les spectateurs de la Fête du livre se sont installé ce vendredi à 16h30 afin de discuter des Écritures féminines, au pluriel comme le souligne Anne Bayard-Sakai, l’une des animatrices du débats.
En présence de deux générations différentes (Li Ang, Thûan et Yoko Tawada), la question de la féminité chez les écrivains suscite un incroyable engouement, tant parmi les invités qu’au niveau du public.
Et c’est une Li Ang très heureuse et souriante qui débute la rencontre en tentant de répondre à la question de Anne Bayard-Sakai : « Se reconnait-elle dans le terme d’écritures féminines ? ».
La doyenne des invités commence alors par un bref retour sur l’histoire des féministes de son pays, ajoutant que, pour se joindre à leur combat, dans les années 1990, elle a écrit nombre de romans érotiques dont elle rougit aujourd’hui.
Si Li Ang est féministe dans l’âme, elle ne rejoint pas pour autant l’avis des avant-gardistes qui ne voient pas d’objection à la « promotion canapé » à laquelle les femmes de son pays ont trop souvent recours.

Yoko Tawada prend le relais en expliquant qu’il est difficile de penser à son identité de femme quand on écrit. Elle reste cependant femme dans son corps avec lequel elle écrit, et souligne qu’être femme fait partie intégrante de son oeuvre et de ses fictions.
Pour clore la question, Thûan, en français, affirme qu’elle ne veut pas coller d’étiquette à son écriture, raison pour laquelle elle choisit d’utiliser comme nom de plume son prénom seul, car mixte et donc impossible à cataloguer.

Quand Doan Cam Thi souligne qu’il y a autant de différences entre un écrivain féminin et un écrivain masculin, qu’entre deux femmes écrivains, Li Ang s’oppose. En effet, selon elle, les femmes « n’existent » dans la littérature asiatique que depuis deux siècles tandis que les hommes ont toujours pu devenir auteurs. Et c’est avec une très jolie métaphore –comparant la littérature à un étang, et l’auteur à un pêcheur – que Li Ang a appuyé son argumentation.
Thuân quant à elle est plus nuancée sur la question : pour elle, si les hommes ont pêchés tous les gros poissons, la femme doit garder la force pour attraper ceux qui restent (et qui ne sont pas les moins intéressants).
La question qui se pose alors est celle de l’identité de l’écriture (féminine ou masculine) et de la position de l’écrivain par rapport à cela. Comment le retrouve-t-on dans la traduction ? Selon le pays, le sexe de l’auteur se dégage ou non de l’écriture (comme en japonais où il existe deux langages différents, selon qu’on est un homme ou une femme).
C’est ce moment là que choisissent les animatrices pour faire intervenir le public, aux questions plus ou moins pertinentes.

Mais il est déjà temps de laisser place à la rencontre suivante, Écritures et modernité.

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Grande nouveauté en cette année 2009 : quatre étudiants du département information-communication option métiers du livre de l'IUT d'Aix-en-Provence ont été mobilisés pour vous faire part de leur expérience en tant que spectateurs de la Fête du livre.

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