A 10h30, le dimanche matin, s’est déroulée – dans la bibliothèque Méjanes, qui était ouverte spécialement à l’occasion de la Fête du livre – une passionnante rencontre d’une heure avec Xu Xing, où une vingtaine de personne était présente. Pour commencer cette « heure avec … », Xu Xing nous a parlé de son enfance, de l’éloignement de ses parents, du premier voyage pour aller les voir – expérience marquante et déterminante – et de l’habitude qu’il a depuis lors de voyager. Mais l’aspect de son enfance qu’il a le plus développé est son coup de foudre pour une jeune fille âgée de deux ans de plus que luire, expérience qui l’a amené à l’écriture. En effet, Xu Xing lui a écrit une lettre d’amour où, pour la séduire, il lui racontait ses voyages et ses idées sur la révolution culturelle. Prise de panique, la jeune fille a donné cette lettre à son professeur de politique – également policier – qui l’a alors envoyé en prison, où il est resté 40 jours ; 40 jours qui ont fait de lui un adulte. Plus de 30 années ont passées depuis cet événement, et Xu Xing a sorti un film sur la révolution culturelle et sur cette histoire – une histoire qui a déterminé sa façon d’écrire. Le film s’appelle Ma révolution culturelle, a été programmé 4 fois sur la chaîne Arte, et va été projeté à Lille, en novembre.
Est ensuite venu le moment pour le public de poser ses questions. La première question était de savoir si le professeur ne pouvait pas déchirer la lettre, tout simplement. Ce à quoi Xu Xing a répondu par la négative, en arguant qu’il y avait trop de témoins de cette lettre (la jeune fille, sa meilleure amie – avec qui elle avait lu la lettre – et le professeur, donc) et que si cette histoire été remontée à la surface, le professeur aurait été impliqué.
La deuxième question concernait l’enfance de Xu Xing ; comment il avait vécu sans ses parents. L’auteur a répondu que ç’a été pour lui une période difficile et solitaire, mais qu’avec le recul il considérait cette période de sa vie comme une richesse, une originalité dans sa vie.
La troisième question demandait à l’auteur quelles avait été les réactions de la jeune fille à la sortie du film. Xu Xing a répondu qu’il avait revu ce premier amour, et qu’elle lui avait expliqué que la décision de remettre la lettre au professeur avait été difficile pour elle ; qu’elle avait beaucoup réfléchi avant de le faire. Et elle a ajoutée que c’était la seule décision qu’elle ne s’est jamais pardonné – suite à quoi Xu Xing nous a confié qu’il lui avait pardonné depuis longtemps.
La quatrième question était de savoir pourquoi Xu Xing a fait un film sur la révolution culturelle, et comment ce film s’est inscrit dans le contexte de la Chine contemporaine. Xu Xing a répondu que la révolution culturelle est un tabou en Chine ; mais aussi que le gouvernement voulait faire de chaque chinois un révolutionnaire, et que maintenant il a fait de chaque chinois un consommateur. Les autorités chinoises ont choisi de développer l’économie. Malgré ça, des problèmes subsistent, et c’est à partir de son vécu que Xu Xing tente d’expliquer ces événements. Le film lui a permis de faire un retour en arrière sur sa vie – étant donné qu’il a commencé le tournage de ce film à 50 ans passés. Il a eu le sentiment que cette histoire concernait une multitude de personnes, mais que beaucoup ne voulaient pas en parler. Il a tenté de relater les événements passés à travers sa propre personne. Ce film est une introspection, un retour sur lui-même. Mais s’il peut toucher des gens, tant mieux ! nous a déclaré Xu Xing. Le sujet a ensuite dévié sur la Chine actuelle. Selon l’auteur, elle entretient une idéologie de l’oubli, qui fait place à la consommation. La soi-disant stabilité de la Chine est très peu crédible, elle s’oppose à des mouvements populaires et sociaux. Et depuis le XXe siècle, il n’y a pas eu de changements sur le plan des clivages entre richesse et pauvreté. De plus, Pékin semble avoir totalement perdu son identité ; ses immeubles sont devenus les mêmes que ceux des grandes villes.
La conférence s’est alors terminée, après les questions d'un public conquis, avec un quart d’heure de retard – ce qui marque bien combien elle était captivante !
Est ensuite venu le moment pour le public de poser ses questions. La première question était de savoir si le professeur ne pouvait pas déchirer la lettre, tout simplement. Ce à quoi Xu Xing a répondu par la négative, en arguant qu’il y avait trop de témoins de cette lettre (la jeune fille, sa meilleure amie – avec qui elle avait lu la lettre – et le professeur, donc) et que si cette histoire été remontée à la surface, le professeur aurait été impliqué.
La deuxième question concernait l’enfance de Xu Xing ; comment il avait vécu sans ses parents. L’auteur a répondu que ç’a été pour lui une période difficile et solitaire, mais qu’avec le recul il considérait cette période de sa vie comme une richesse, une originalité dans sa vie.
La troisième question demandait à l’auteur quelles avait été les réactions de la jeune fille à la sortie du film. Xu Xing a répondu qu’il avait revu ce premier amour, et qu’elle lui avait expliqué que la décision de remettre la lettre au professeur avait été difficile pour elle ; qu’elle avait beaucoup réfléchi avant de le faire. Et elle a ajoutée que c’était la seule décision qu’elle ne s’est jamais pardonné – suite à quoi Xu Xing nous a confié qu’il lui avait pardonné depuis longtemps.
La quatrième question était de savoir pourquoi Xu Xing a fait un film sur la révolution culturelle, et comment ce film s’est inscrit dans le contexte de la Chine contemporaine. Xu Xing a répondu que la révolution culturelle est un tabou en Chine ; mais aussi que le gouvernement voulait faire de chaque chinois un révolutionnaire, et que maintenant il a fait de chaque chinois un consommateur. Les autorités chinoises ont choisi de développer l’économie. Malgré ça, des problèmes subsistent, et c’est à partir de son vécu que Xu Xing tente d’expliquer ces événements. Le film lui a permis de faire un retour en arrière sur sa vie – étant donné qu’il a commencé le tournage de ce film à 50 ans passés. Il a eu le sentiment que cette histoire concernait une multitude de personnes, mais que beaucoup ne voulaient pas en parler. Il a tenté de relater les événements passés à travers sa propre personne. Ce film est une introspection, un retour sur lui-même. Mais s’il peut toucher des gens, tant mieux ! nous a déclaré Xu Xing. Le sujet a ensuite dévié sur la Chine actuelle. Selon l’auteur, elle entretient une idéologie de l’oubli, qui fait place à la consommation. La soi-disant stabilité de la Chine est très peu crédible, elle s’oppose à des mouvements populaires et sociaux. Et depuis le XXe siècle, il n’y a pas eu de changements sur le plan des clivages entre richesse et pauvreté. De plus, Pékin semble avoir totalement perdu son identité ; ses immeubles sont devenus les mêmes que ceux des grandes villes.
La conférence s’est alors terminée, après les questions d'un public conquis, avec un quart d’heure de retard – ce qui marque bien combien elle était captivante !